Yule est célébré au moment du Solstice d’Hiver, le 21 décembre plus exactement, date qui marque le jour le plus court de l’année et la nuit la plus longue. L’entrée dans cette saison d’Hiver par ce Sabbah est un temps de repos où le temps s’étire au ralenti pour la nature et tous les êtres vivants terrestre. Certains animaux hibernent, d’autres espèces ainsi que les Hommes vivent des réserves faites tout au long de l’année dans la perspective de cette saison sombre qui arrive. Dans la tradition de Yule, une chose est commune à toutes les régions, c’est là l’esprit de la Féminité Divine de cette célébration. En effet, toutes les cultures parlent d’une ou de plusieurs déesses liées à ce Sabbah et le fait que le foyer soit à la fois un lieu très féminin ainsi que le refuge de tous à la saison sombre définit encore plus son essence Yin et sa représentation de l’obscurité, de la nuit, du froid et de l’immobilité.
Pour les Germains et les Nordiques
Yule célèbre la commémoration de la mort du Roi de Houx tué par son successeur le Roi de Chêne, tous deux Dieux-Arbres. Chez les Nordique, on honore également la Déesse Frigg, femme d’Odin et Reine de l’Hiver pendant la « Nuit de la Mère » redonnant vie à la lumière durant ce Solstice. Chez les Germains, Holda est fêtée comme porteuse de fertilité et de prospérité. Autrefois, les festivités pouvaient durer de 12 à 21 jours afin d’accueillir et de célébrer le retour du Soleil et de la Lumière, de la Vie qui renaîtrait après la mort de la Nature. Yule, qui peut porter différents noms, marque également le début de la nouvelle année pour la plupart des Nordiques et des Germains. A cet effet, chaque dimanche, on allume une nouvelle bougie de la couronne horizontale qui en porte 4. Ces bougies, le plus souvent rouges, peuvent varier selon les régions, mais symbolisent toujours la renaissance de la lumière.
On se recueille sur l’année passée, on remercie pour celle-ci et l’année à venir en se réjouissant de la vie qui renaît à présent. Avec le retour de la lumière, on célèbre l’espoir qui renaît du désespoir et le triomphe de la vie. Comme chez les Celtes à Samhain, les morts peuvent également fouler la terre des vivants, alors on se recueille et honore nos ancêtres.
Pour les Celtes
Le Solstice est la fête du Roi Arthur, car il est Ours symbole du Roi des Celtes. Son rôle est alors de distribuer sur Terre tous les dons des Déesses Matrones, symboles de fertilité et de fécondité en faisant la répartition des nourritures matérielles et spirituelles. Comme il est un bon Roi, il est celui qui distribue les biens, celui qui est aimé des Déesses et qui à accès à ces richesses et les donnent aux hommes.
Dans toutes les régions, des rituels et des offrandes spécifiques à Yule ont lieu et selon les endroits :
On boit une préparation spéciale à cette célébration.
On brûle une bûche sur laquelle sont gravés préalablement des formules runiques de protection puis on garde les cendres dans un endroit sacré afin d’être protégé toute l’année.
Un sapin est décoré de statuettes des Dieux, de fruits, d’épices, de tissus, de gui afin de remercier pour le retour de la vie et d’inviter les esprits de la Nature à revenir au printemps.
On brûle de grandes roues du temps, que l’on fait rouler le long des pentes pour symboliser la course du Soleil.
Comme vous pouvez le constater, Noël reprend pour beaucoup les symboles anciens de Yule, toute régions confondues. Le christianisme à juste repris certains d’entre eux en les adaptant à sa manière pour célébrer en date hypothétique du 25 décembre l’anniversaire de la naissance de Jésus, sa naissance n’est, en aucun cas, ici remise en cause, mais juste la date réelle de celle-ci.
Le Pere Noel et ses cadeaux
Chez les Nordiques et les Germains, il s’agit en fait d’Odin Dieu de la mythologie germanique, qui habite le palais de Valaskjálf, situé en Ásgard, d’où il observe les neuf mondes de la cosmologie nordique. Pendant la nuit de Yule sur le dos de son cheval à huit jambes nommé Sleipnir, il traverse le ciel du monde entier pour cette fois observer les familles.
Sa représentation a d’ailleurs largement inspiré celle du Père Noël actuel et de Saint-Nicolas ensuite avec sa barbe blanche, son chapeau et son bâton.
Chez les Celtes, ce sont les Druides qui font des offrandes au jeune enfant et à la mère en fêtant le Soleil renaissant. Pour la naissance du Soleil, on allume un petit feu afin d’honorer le jeune Soleil puis pour symboliser sa fragilité, on jette les offrandes dans le feu. Fécondé dans le ventre maternel, le feu de la terre, le petit Soleil est parvenu à maturité. Il naît au Solstice d’Hiver. Il est le fils de la Déesse, le Roi Soleil porte avec lui toutes les promesses de l’année qui coule. Ici, la féminité est symbolisée par la mère, l’accouchement et la naissance.
Il s’agissait au départ plus d’offrandes que de cadeaux. Celles-ci étaient faites pour apaiser les Dieux et Déesses de l’Hiver afin que la saison sombre ne soit pas trop rude et pour demander protection aux fées, lutins et tout autres membres du Petit Peuple.
La traditionnelle buche de Noël
A l’origine, loin d’être un dessert, comme évoqué précédemment la bûche de Yule était un vrai morceau de bois, le plus souvent issue d’un chêne, elle était préalablement gravée de formules runiques de protection avant d’être allumée dans la cheminée la vieille de la célébration du Solstice d’Hiver par un morceau de celle de l’année précédente. Elle devait à la fois être grande et pouvoir entrer dans le foyer de la maison où elle représentait le froid et la mort et brûlait pour remplacer l’Hiver par la lumière et la chaleur, puis on gardait ensuite ses cendres dans un endroit sacré afin d’être protégé toute l’année. Le temps de sa combustion rassemblait la famille autour de l’âtre où par tradition, on faisait des vœux et racontait des histoires légendaires et mythiques. Plus elle brûlait longtemps plus cela était de bonnes augures pour les mois à venir.
Voilà donc en quelques lignes l’histoire de Yule du temps où les croyances anciennes célébraient les divinités de la Nature et la Nature elle-même. De nos jours, nous avons totalement perdu de vue « l’esssence-ciel » de cette tradition en profitant de la période pour consommer et manger à outrance sans aucun sens, ni conscience.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l’origine de notre Noël, je vous invite à faire vos recherches et pourquoi pas en profiter pour revoir votre vision de ce qui est réellement important ce soir-là.
Je vous souhaite un magnifique Solstice d’Hiver, profitez de cette soirée pour réfléchir sur l’année qui vient de s’écouler, pour remercier pour celle-ci et pour celle à venir. Remerciez ceux qui vous accompagnent ici et ceux qui vous guident de plus loin.
Que la lumière renaissante vous apporte joie, foi et gratitude.
Joyeux Yule à tous !
Crédit image , domaine public : « Alfred Crowquill » (Alfred Henry Forrester 1804-1872)